Village éducatif de Zollikofen

À Webergut Zollikofen, un ancien immeuble de bureaux sera transformé d’ici 2027 en un lieu d’habitation, de travail et d’apprentissage animé. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée du village éducatif de Zollikofen. L’objectif est de promouvoir l’apprentissage en tant que moyen de cohésion sociale, de faire naître de nouvelles relations et d’ancrer le concept à long terme à Zollikofen. Les initiateurs et initiatrices de l’idée aimeraient que le village éducatif inspire d’autres lieux : ce projet local d’apprentissage en commun est destiné à devenir un modèle transférable de solidarité et d’innovation sociale.

Le village éducatif de Zollikofen serait un processus participatif qui montrerait que l’apprentissage se fait au quotidien et qui réunirait des personnes de tout Zollikofen, quelle que soit leur génération ou leur réalité de vie. Les compétences de chacun et chacune deviendraient les ressources des autres. En quatre phases de développement, les premiers prototypes d’apprentissage en commun sous la forme de « speed dating » ou de journée de quartier évolueraient en une culture de l’apprentissage grandissante, accessible et ancrée dans la communauté locale. Une « carte d’apprentissage » communiquerait ces offres d’apprentissage informelles, inviterait à participer et encouragerait à avoir confiance en ses propres compétences.

12 Fragen ans Team Lerndorf vom Verein Urbanes Dorf Webergut

12 questions à l’équipe du village éducatif de l’association Urbanes Dorf Webergut

(Joana Basler, Manuela Binggeli, Joris Schwarzenbach, Matthias Tobler, Barbara Zesiger et Fredi Zumbrunn)

Comment vous décririez-vous en trois mots ?

Ouverts, avec un bon réseau, tournés vers l’avenir.

Quelle est votre devise dans la vie ?

Apprendre unit – les gens, les lieux, les vies.

Quel changement aimeriez-vous apporter dans la société avec votre idée ? 

Nous aimerions montrer comment l’apprentissage en commun au quotidien peut transformer un voisinage anonyme en une communauté vivante, car selon certaines études, une personne sur trois en Suisse se sent seule, même si elle est en contact avec d’autres personnes. L’apprentissage en commun renforce la communauté.

Qu’est-ce que votre idée a de spécial ?

Notre idée souligne le fait que tout le monde sait faire quelque chose qu’il peut transmettre, indépendamment de son âge, de sa provenance ou de son degré de formation. Nous croyons en le potentiel de notre voisinage et voulons créer des occasions de partager bénévolement, d’égal à égal et avec plaisir ces connaissances du quotidien qui passent souvent inaperçues.

Si vous aviez une baguette magique, qu’est-ce que vous mettriez en place immédiatement pour renforcer le sentiment communautaire ? 

Nous ferions en sorte que les gens sortent de leurs appartements, de leurs maisons et de leur réserve pour qu’ils réalisent qu’ils ont quelque chose de précieux à apporter, qu’ils ne sont pas seuls, mais qu’ils font partie d’une société qui s’anime grâce à l’apprentissage en commun. Nous ferions en sorte qu’ils découvrent ce qui devient possible lorsque beaucoup de petites compétences s’allient et qu’ils observent comment un « moi » évolue en un « nous ».

À votre avis, qu’est-ce qui fait la cohésion interne de la société ?

Une communauté qui porte, car les gens s’écoutent mutuellement, apprennent les uns des autres et façonnent leur réalité ensemble. Les gens ont besoin que leurs actes aient du sens et que leur contribution compte. Ce sentiment d’utilité ne se crée pas à l’écart des autres, mais avec eux.

Qu’est-ce qu’un endroit convivial selon vous ?

Un endroit dans lequel les gens sont plus que des passants ou des consommateurs, où ils font partie d’un tout vivant. Une communauté se crée là où l’on peut contribuer à son façonnement, où la diversité est visible et bienvenue et où les espaces ne sont pas finis, mais peuvent s’agrandir.

Quelle idée ou expérience a changé durablement votre vision de la communauté ?

L’expérience qu’une communauté ne se crée pas parce que quelqu’un l’« organise », mais parce que les gens mettent eux-mêmes la main à la pâte. C’est exactement ce que nous vivons à l'Urbanes Dorf Webergut : une communauté qui grandit quand on pose des questions de la vie, quand on développe des idées ensemble, quand on partage les responsabilités, quand on expérimente et quand on s’autorise des échecs.

Quelle pensée vous redonne espoir dans les périodes compliquées pour la société ? 

Le fait de voir la quantité de savoir, de créativité et de volonté de participer qui sommeille dans notre voisinage et tout ce que l’on peut atteindre quand on unit nos forces.

Qui est votre modèle dans la vie et pourquoi ?

Ce sont les nombreux héros et les nombreuses héroïnes du quotidien qui nous inspirent, celles et ceux qui passent souvent inaperçus, mais qui font bouger tellement de choses ! La voisine qui partage un jardin avec une autre personne, le jeune qui aide les autres à utiliser leur téléphone portable, l’artisan qui transmet son savoir-faire…

Où vous voyez-vous, vous et votre idée, dans 10 ans ?

Notre idée est destinée à grandir avec les gens qui la porteront. Dans 10 ans, elle ne sera plus seulement le propre de l’Urbanes Dorf Webergut Zollikofen, mais inspirera aussi d’autres voisinages. 

Qu’est-ce que le bonheur pour vous, est-ce que ça a quelque chose à voir avec les autres ? 

Pour nous, le bonheur c’est d’être connectés : à nous-mêmes, aux autres et à ce qui donne du sens. Alors oui, le bonheur est très lié aux autres. Il augmente quand nous faisons partie de quelque chose de plus grand, pas par nos performances, mais par nos relations, notre confiance et le sentiment d’être les bienvenus, d’être utiles et de pouvoir apporter quelque chose.